Nous avions retrouvé à Calcutta les deux couples d’amis de Valéry (les français Noémie et Flo, les islandais Asdis et Baldur). Et nous avons décidé d’aller ensemble dans le Darjeeling.
Nous avons pris ensemble un train de nuit sans clim et sans drap (mise à part deux souris qui ont fait plusieurs passages, ça a été…) qui nous a mené jusqu’à New Jailpaguri. De là, nous voulions prendre un petit train qui monte dans la montagne jusqu’à Darjeeling (une seule voie, un petit train qui va tout doucement pour voir les paysages) mais il y a eu des éboulements et le petit train ne circulait pas… Nous nous sommes donc entassés dans une jeep (nous étions 8 derrières au lieu de 6, on s’est tenus chaud…) pour faire le trajet qui était plutôt chaotique. En effet, la route est une route de montagne avec beaucoup de virages, notre chauffeur doublait en plein virages, on a eu quelques frayeurs et des énormes nids de poules qui nous ont beaucoup secoués… Les vues par contre étaient belles bien qu’embrumées, mais cela donnait un charme un peu mystique aux montagnes environnantes…
Une fois arrivés, nous avons été agréablement surpris par la ville de Darjeeling. C’est une grande ville, mais on ne s’en rend pas vraiment compte, ce qui est très agréable. La température y était fraîche, voir très fraîche (ce qui a fait contraste avec la chaleur des précédentes villes indiennes). Les habitants y étaient beaucoup plus calmes, il n’y avait pas beaucoup de voitures dans les petites rues du centre, les vendeurs ne sont pas pressants, tout le monde souris… On a donc pris un grand bol de calme et d’oxygène dans cette petite ville !
La particularité de cette ville (en dehors du thé bien entendu) est qu’elle se trouve dans une région indienne très proche du Népal qui revendique son indépendance : le Gorkhaland. On ne pouvait pas manquer dans ses rues les drapeaux vert blanc et jaune que s’est inventé ce pays qui n’existe pas. Toutes les boutiques affichaient ces couleurs, ou des écriteaux « we are Gorkhaland ». On n’est pas bien sûr de l’information, mais certains nous ont dit que ce faux pays possède une sorte de milice qui sème un peu la terreur, il est donc préférable d’afficher son soutien au Gorkhaland si on ne veut pas avoir des problèmes avec son commerce. Donc on ne sait pas si la population souhaite vraiment cette indépendance ou non…
Lorsque l’on voit la population locale, ils sont tous petits et sont plus typés mongoles, tibétains ou népalais qu’indiens. Les femmes portent tout de même des saaris, mais la plupart (notamment car nous y étions durant une fête) portaient des saaris en deux bouts dans un tissu vraiment spécifique à la région. Et les hommes portaient une sorte de chapeau qui semblait très local.
Nous logions dans un petit hôtel Andy’s Guesthouse avec des chambres plutôt confortables et cosy (il n’y avait pas de douches chaudes, mais la possibilité de remplir son baquet d’eau chaude le matin et se laver à l’indienne). La madame était très gentille, et on pouvait monter sur le toit pour voir la vue.
On a aussi beaucoup aimé tout ce qu’on a mangé là-bas. La spécialité locale est le « momo». Il s’agit en fait d’une spécialité tibétaine, mais ils en faisaient de toutes sortes là-bas. Ce sont des raviolis fourrés de viandes ou de légumes servis avec des sauces assez piquantes.
Et on a particulièrement aimé aller dans un petit restaurant, un petit bouiboui très bon : Sonam’s kitchen. Il y avait en tout trois tables, un petit guichet avec quelques produits en ventes, et une mini-cuisine dans laquelle la propriétaire et son mari mettaient une éternité à préparer ce que nous avions commandé, mais c’était tellement bon ! A chaque fois on était étonné du temps qu’ils mettaient, mais à chaque fois on n’était pas déçu d’avoir attendu… C’était notre cantine. Pour le petit déjeuner notamment, les pancakes bananes chocolat étaient très bon, leur thé aussi, et les toasts étaient épais et moelleux. Le soir on y a notamment mangé de très bonnes soupes, lorsque la journée avait été froide et humide c’était parfait !
Nous étions là-bas pendant une fête religieuse locale (nous n’avons pas compris le nom, mais il se pourrait que ce soit la même fête qui se préparait à Calcutta la semaine précédente). En tout cas sur la place du village, il y avait des représentations de danses et de chants tous les soirs (des enfants, des adultes, de tous niveaux mais toujours avec de beaux costumes). Et il y a eu le jour de la fête, où la place du village était surpeuplée de gens endimanchés, des enfants déguisés, tout cela très coloré. Il y a eu un défilé avec des personnes déguisées en dieux indiens, simulant des combats, et à plusieurs moment des hommes défilaient en tenant un grand bâton de bois sur lequel était posé des tissus colorés et à leur passage, les gens passaient dessous (cela avait à voir avec de la chance ou une bénédiction, une fois de plus on ne sait pas vraiment…).
Darjeeling est bien sûr une région qui produit du thé, le Darjeeling. Tout autour de la ville, il y a donc des plantations de thé sur les flancs de la montagne, c’est très joli. Tous les matins, les femmes viennent ramasser des feuilles de thé, mais le jour où nous sommes allés visiter l’usine, c’était le lendemain du jour de fête, et c’était donc férié pour elles… Nous avons tout de même eu la visite de l’usine qui est très simple puisqu’il n’y a finalement pas beaucoup d’étapes pour faire du thé. Il y a deux à trois salles de séchage puis la mise en paquet. Les femmes sont payées à la quantité de thé qu’elles ramassent et on nous a montré les quantités moyennes qu’elles doivent ramasser selon leur âge. En effet, leur âge est pris en compte pour définir sur quelle partie de la plantation elles doivent travailler et sur les quantités qu’elles sont capables de ramasser. Et pour chaque plantation, il y a des logements pour les personnes y travaillant.
Nous avons bien sûr bu beaucoup de thé là-bas (tout comme partout en Inde d’ailleurs), dans sa version « Milk Tea », c'est-à-dire du thé infusé dans du lait plutôt que de l’eau ou dans sa version « Black Tea » c'est-à-dire infusé dans l’eau mais toujours très sucré (car très fort).
Et enfin, nous avons visité le zoo de Darjeeling qui est un peu en retrait de la ville. Il se trouve aussi à flanc de montagne, cela fait un peu d'exercice de se balader dedans... Nous avons vu tigres, lions, oiseaux divers et surtout un panda rouge qui est un tout petit panda de la région très mignon !
On est restés plus longtemps que prévu dans le Darjeeling, car on appréciait le temps passé avec nos compagnons de voyage, on a vraiment apprécié l’ambiance calme et embrumée de la ville et on a aussi décidé de faire un trek de trois jours, le sujet du prochain article.
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